Définition de DISSOLU, UE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : di-sso-lu, lue

DÉFINITIONS

1
Livré à la dissolution, à la débauche.
Des pécheurs dissolus, scandaleux, devenus tout d'un coup des pénitents humiliés
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. Excell. du sacerd.
Monique pleurait Augustin dissolu et infecté des erreurs les plus monstrueuses ; mais Monique ne le pleurait pas comme perdu
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. Zèle contre les vices.
2
En parlant des choses. Vie dissolue.
Si cela est, on n'entendra plus, à vos tables, de ces discours dissolus dont elles ont été jusqu'à présent tant de fois profanées
de Louis BOURDALOUE dans 6e dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 39
Qui porte, dans toutes les nations étrangères, des moeurs dissolues
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. 15
Un souverain pieux entouré d'une cour dissolue
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Mot. de conv.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Ainsi font les mauvais pasteurs qui errent toute jour es lieux dissolus, et vont à la taverne
dans Modus, f° LXVI, verso
Bertran de Guësclin, qui ci est descendus, A fait de France issir deables dissolus
dans Guesclin. 8424
2
XVe s.
Et quant la matiere eut fort esté debattue, fut le conseil fort dissolu [irrésolu], et entre les serviteurs des princes y avoit plusieurs paroles
de Jean JUVÉNAL DES URSINS dans Charles VI, 1380
3
XVIe s.
En habitz pompeux, dissoluz et lascifz
de François RABELAIS dans Pant. IV, Prol.
Le commun populaire, qui paravant se passoit à peu, en devint superflu, sumptueux et dissolu
de Jacques AMYOT dans Péric. 16
Ceste vie dissolue fut cause de luy augmenter sa maladie
de Jacques AMYOT dans Sylla, 73
Sans souffrir que l'on y feist ne que l'on y dist aucune chose dissolue
de Jacques AMYOT dans Sertor. 40
Defendant de passer obligation en lieu dissolu [taverne, mauvais lieu]
dans Nouveau cout. génér. t. II, p. 131, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. dissolut ; espagn. disoluto ; ital. dissoluto ; du latin dissolutus, de dissolvere, dissoudre (voy. DISSOUDRE). Le sens propre est détaché, délié, déchaîné ; et de là le sens de : qui a perdu le lien, le frein moral.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
DISSOLU. - HIST. Ajoutez : XIIe s.
Maintes foiz vult [veut] malvoisouse crenmors [crainte] sembleir justice, et dissolue remissions pieteit
dans li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 310
2
XIIIe s.
Il n'est nus hons tant dissoluz, Tant trenchant ne tant esmouluz, S'ot [s'il entend] volentiers la Dieu parole, Ne le retraie d'uevre fole
de GAUTIER DE COINSY dans les Miracles de la sainte Vierge, p. 379 (éd. l'abbé Poquet)